Louange à Dieu que la paix et la bénédiction soient sur le Prophète, sa Famille et ses Compagnon.
Excellence, Monsieur le président,
Excellences Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Madame Zuma, Présidente de la Commission de l’Union Africaine,
Mesdames et Messieurs,
C`est avec un réel plaisir et un profond sentiment de satisfaction que je prends part à cet important Sommet sur la sécurité maritime.
Je voudrais, tout d’abord, exprimer mes sincères remerciements à S.E.M le Président de la République, au gouvernement, au peuple togolais, hôtes de ce Sommet, pour leur chaleureuse hospitalité ainsi que pour les excellents arrangements pris pour rendre cette conférence un succès.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
L’Océan est un espace complexe mais également, un espace qui unit les peuples et sa sécurité ainsi que sa préservation est une question qui nous concerne tous.
Comment lutter contre la piraterie et les trafics illicites ?
Comment gérer l’accès aux ressources et leur exploitation ?
Comment créer un espace économique bleu qui puisse profiter à nos populations tout en garantissant la protection de l’environnement et de l’écosystème ? …etc
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
La piraterie maritime, les prises d’otages ou encore les actes illicites perpétrés en haute mer font peser de graves menaces sur notre développement ainsi que sur la paix et la stabilité dans nos régions.
L’escalade de la piraterie en 2008 dans le golfe d ‘Aden et de l'océan Indien, a été un sujet de vive inquiétude pour notre région mais également pour l'ensemble de la communauté maritime car son impact s’étend au delà des zones côtières. A titre d’exemple, le Détroit de Bab El-Mandeb, situé entre la Mer Rouge et l’Océan Indien, est le quatrième point de passage maritime avec 25.000 navires pétroliers par an. Vous pouvez imaginer les conséquences catastrophiques si nous ne parvenons pas à sécuriser cet espace.
Bien que ce fléau n’ait pas encore été totalement éliminé, il a été réduit considérablement grâce à une coopération régionale étroite et le soutien de nos partenaires.
C’est le lieu pour moi de saluer l’appui que nous apportent les différents partenaires internationaux pour renforcer nos capacités dans le domaine de la sécurité maritime. Je citerai, entre autres, l’OMI, le Japon et l’Union Européenne.
En effet, après la récurrence de la piraterie, 21 Etats, riverains de l’espace maritime de l’Océan Indien et du Golfe d’Aden, se sont engagés à unir leurs efforts en signant sous les auspices de l'Organisation maritime internationale à Djibouti en 2009, un Code de Conduite afin de lutter contre l’insécurité maritime par l’échange d’informations et par un renforcement des capacités de nos personnels et agents intervenant dans les divers domaines de la sécurité et sureté en mer. C’est dans cet esprit de collaboration que mon pays a offert d’abriter le Centre Régional de Formation Maritime afin, non seulement de pérenniser une coopération basée sur la confiance mutuelle entre les administrations maritimes des pays signataires mais également pour répondre de manière durable aux défis de sécurité et de sureté.
Le CRFM, avec ses 4 piliers que sont la formation, le partage d’information, le renforcement des capacités et la réforme des législations, devrait accompagner nos administrations et agences nationales chargées de la police en mer.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
La 3ème réunion des ministres de l’AFOA-OI sur la sécurité et la sûreté maritime régionale, a en mai dernier adopté la “Déclaration de Djibouti sur la sécurité et la sûreté régionale” s’alignant sur la Stratégie maritime intégrée à l’horizon 2050 de l’Union africaine. Ce document témoigne de la volonté des pays de l’AFOA-OI de s’attaquer à l’ensemble des menaces et crimes maritimes au-delà de la piraterie.
C’est pourquoi, la République de Djibouti souhaite aller encore plus loin en faisant du Code de Conduite Djibouti, un instrument plus contraignant en lui donnant plus de compétence dans son champ d’application initial afin de mieux lutter contre les autres activités maritimes illicites comme, par exemple, le terrorisme maritime, les crimes contre l'environnement, la traite des personnes et la pêche illicite, non déclarée et non réglementée..etc…
En effet, si nous ne protégeons pas l’océan contre les pratiques de pêche illicite, la surexploitation, la pollution ou les effets dévastateurs du changement climatique, si nous ne mettons pas en adéquation les besoins vitaux des populations avec les capacités de régénération des écosystèmes, nous courons le risque de l’endommager fondamentalement.
La mer est un espace complexe obéissant à des règlements internationaux qui doivent être pleinement transposés dans nos lois nationales.
Ces lois et ces règlements justifient l’action, les limites et les responsabilités de chacun de nos Etats respectifs.
Il est, dès lors, essentiel que nos pays coopèrent étroitement à travers des stratégies régionales et continentales afin de faire de notre océan un lieu sûr, un espace sécurisé pour la circulation des biens et des personnes.