Louange à Dieu que la paix et la bénédiction soient sur le Prophète, sa Famille et ses Compagnons,
Mesdames et Messieurs,
C’est à vous, hauts responsables du Secteur Public, que je m’adresse aujourd’hui, et à travers vous, à tous les fonctionnaires et agents qui sont sous votre autorité.
Le secteur public est un puissant levier de notre économie, non seulement par les effectifs qui le composent ou par la masse monétaire qui est en jeu chaque année, mais aussi parce qu’il permet d’appliquer les régulations et les impulsions nécessaires au développement économique.
Certes, le Gouvernement a déjà engagé des réflexions et des études sur la réforme de l’Administration, pour la moderniser et l’adapter au grand changement économique que nous constatons depuis une dizaine d’année.
Certes, c’est un énorme chantier qu’il est nécessaire de poursuivre. Cette réforme a pour but de chercher à améliorer le fonctionnement de l’Administration, à accroitre son efficacité et la qualité de sa gestion. Réduire les couts et les lenteurs administratives, mettre en œuvre une meilleure gestion des ressources humaines pour récompenser aussi les éléments les plus méritants, poursuivre la réforme budgétaire pour réduire les dépenses inutiles, tout ceci est bien engagé et sera mené à bonne fin.
Cependant, Mesdames et Messieurs,
Notre Administration est un outil indéniable utilisé dans la vie de tous les jours, par tous nos concitoyens. Je n’ai pas besoin de donner des exemples, mais vous savez que chaque membre de notre population a eu, a, et aura besoin un jour, de documents administratifs ou des services produits par l’Administration.
Le peuple ne peut pas attendre que les réformes soient conçues, étudiées, et discutées, pour bénéficier d’un service public qui les satisfasse.
Aujourd’hui, je ne peux pas tolérer par exemple, qu’un habitant de Balbala qui arrive devant un service administratif au centre ville, s’entende dire que la personne concernée est absente momentanément et qu’il faut revenir dans deux heures. Pour qu’ensuite, il se trouve dans l’obligation de revenir un autre jour, parce que l’heure de fermeture est arrivée. Cet usager a peut être demandé à son employeur un jour sans solde pour obtenir un document administratif. Cette personne n’a peut être que de très faibles revenus, et un aller retour représente pour elle une grosse charge.
Pour moi, ceci n’est plus concevable de nos jours, même si je peux imaginer que le fonctionnaire concerné avait peut être de bonnes raisons d’être absent. Car ce ne peut être un argument à présenter à cet administré.
Mesdames et Messieurs,
Il faut donc sans délai que les Administrés perçoivent des améliorations. Toutes les pistes doivent être mises en œuvre de façon adaptée, secteur par secteur, et je dirai même service par service. Pas d’études générales, pas de présentation théorique générale. Mais des dispositions pratiques, comme la déconcentration de certaines fonctions, le regroupement de certains services dispersés, à l’image du guichet unique pour les investisseurs, tout doit être fait de façon pragmatique. Nos concitoyens doivent voir que les rapports entre l’Administration et les usagers vont vraiment se simplifier.
Il est, en effet, très important que notre administration soit plus accessible et plus transparente à nos concitoyens.
Lorsque j’évoque le rapprochement entre l’Administration et les Administrés, je ne fais pas seulement référence à une notion de réduction de distance. Je pense également à la simplification des pièces justificatives demandées pour les limiter au juste nécessaire de protection des citoyens. Je pense encore à un rapprochement relationnel rendant moins impersonnel l’Administration. Je pense aussi à faire mieux comprendre aux administrés les règles en vigueur avec plus de réactivité et à les orienter vers les services concernés en cas d’erreur. Bref à faire une avancée démocratique remarquable dans la gestion de l’Administration.
Améliorer les relations entre l’Administration et les administrés consiste principalement, à mon sens, à améliorer les services rendus aux concitoyens. Cela doit passer par un meilleur accueil des usagers, une simplification des formalités et des procédures administratives, le développement de l’administration électronique et une transparence accrue pour renforcer les droits des citoyens.
Aussi, je veux que l’aspect de la procédure de la réforme de l’Administration, consistant à rapprocher les administrés de leur administration, soit détaché de la réforme globale de l’Administration et mis en œuvre immédiatement. Il doit permettre d’obtenir des résultats immédiats, partiels peut être, mais certains et bien visibles, et qui devront témoigner déjà de réels progrès pour notre population, dans sa relation avec le Service Public.
Mesdames et Messieurs
Je veux aussi que cette réforme soit engagée de l’intérieur même de l’Administration, afin d’y associer tous les acteurs concernés. Ce ne sont pas des sanctions que je veux, ce sont d’abord des efforts pour modifier des habitudes. Notre économie a été totalement transformée. Elle est plus moderne, plus forte, plus tournée vers l’extérieur. Notre population a considérablement changé. Elle est plus nombreuse, plus jeune et plus instruite. Notre Administration doit suivre cette transformation de notre société. Vous êtes dans votre très grande majorité capable de relever ce grand défi. C’est la raison pour laquelle je vous ai réuni. C’est cette confiance que je vous accorde, égale à celle que le peuple a placée en moi pour répondre à sa demande, que je veux voir couronner de succès.
Cette amélioration des relations entre administrés et administration ne sera pas une simple promesse d’avenir. Je veux qu’elle soit réelle dès à présent. Elle doit donc être suivie régulièrement et mesurée de façon permanente.
Là aussi l’évaluation doit être interne, interne à chaque secteur et même à chaque service. La situation actuelle doit être comparée à celle de demain et d’après demain. Je la suivrai avec vous, jour après jour, secteur après secteur. Je la suivrai globalement par les rapports de l’Inspection d’Etat, comme cela a déjà été indiqué, mais également par l’écoute que j’ai des administrés.
Je veux qu’à chaque mesure nouvelle, qui serait prise dans un service, soit associée à des indicateurs de mesure de satisfaction des administrés. Ce système doit être évolutif et réactif pour corriger certaines conséquences non prises en compte. S’il faut faire appel au législateur pour que les textes administratifs et réglementaires soient respectés, il en sera ainsi. Mais notre engagement sera immédiat.
Des réunions sectorielles seront organisées pour définir et prendre les premières mesures.
Je veillerai à la mise en œuvre des dispositions retenues pour améliorer les relations entre administration et administrés, car je sais qu’elles renforceront notre démocratie et faciliteront les conditions de vie de la population.
Si aujourd’hui nous sommes tous engagés sur cet aspect de la réforme avec volonté et enthousiasme, vous devez savoir que demain, je ne tolèrerai plus de comportements rétrograde, contreproductif et clientéliste, qui vont à l’encontre d’un rapprochement entre l’Administration et les administrés.
Ce que nous avons fait, par des progrès aussi rapides, pour notre développement économique et social, il faut le réussir sur le plan de la démocratie et de la transparence. L’amélioration de la qualité de la vie de nos concitoyens est ma priorité absolue. Le perfectionnement des relations entre l’Administration et les administrés va dans ce sens.
Tous ensembles nous réussiront à la fois à moderniser le fonctionnement de notre service public et à mieux satisfaire les usagers.
Je vous remercie.