Louange à Dieu que la paix et la bénédiction soient sur le Prophète, sa Famille et ses Compagnons,
Excellence, Monsieur le président,
Excellences Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Madame la Secrétaire Générale de la Francophonie,
Mesdames et Messieurs,
C’est toujours avec un grand plaisir et une immense joie que je représente mon pays à ce grand rendez-vous de la famille francophone. J’aimerais, tout d’abord, profitez de cette tribune pour remercier le peuple Malgache et son Président pour l’accueil chaleureux qu’ils nous ont réservé. J’aimerais également féliciter les organisateurs de ce sommet, les autorités de Madagascar mais également le secrétariat de l’OIF pour leur efficacité et leur performance dans la réussite de ce XVIème sommet sous le leadership de notre secrétaire qui, depuis, son accession à notre organisation n’a ménagé aucun effort pour la rendre plus visible et plus efficiente.
Mesdames et messieurs,
Je représente devant vous un pays et un peuple qui occupe une place spécifique dans l’espace francophone. Comme vous le savez, le hasard de la géographie et les contingences de l’histoire ont fait de mon pays, Djibouti une sorte d’oasis francophone, dans notre région.
Une situation à nulle autre pareille. Une situation qui nous différencie et nous distingue. De telle sorte que pour la population de mon pays, l’usage du Français est devenu aujourd’hui un marqueur identitaire aussi fort que nos langues nationales et nos coutumes.
C’est pour nous une richesse incommensurable. Je dis bien une richesse incommensurable car la francophonie véhicule des valeurs en parfaite adéquation et en parfaite adhésion avec l’esprit de notre population.
Ces valeurs ont tous pour socle l’humanisme qui est notre terreau commun à nous tous : c’est le progrès, c’est le partage, c’est la solidarité, c’est la justice… ce sont des valeurs qui sont consubstantielle à la condition humaine. Ce sont des valeurs qui, au quotidien, doivent impacter positivement l’existence des hommes et des femmes où qu’ils se trouvent sur notre planète.
Mesdames et Messieurs,
J’ai déjà eu l’occasion de le dire mais je le répète encore. Car s’il est vrai que la langue française sert à notre famille de dénominateur commun, elle ne doit pas éclipser les autres paradigmes qui nous fédèrent, par delà les distances géographiques qui nous séparent. Nous formons, certes, une famille. Mais une famille avec sa diversité, avec sa variété, et je dirai même avec sa spécificité. Oui ! Nous formons un esprit, avec des peuples de différentes couleurs, de différentes cultures, de différentes croyances et peut-être même de différentes idéologies. Et cela exige le respect, la tolérance, le vivre ensemble, la coexistence pacifique.
Ce sont là les valeurs cardinales de la francophonie que nous devons faire vivre et sur lesquelles nous ne devons pas transiger.
Car en cette époque de mutations et d’incertitudes comme celle que nous vivons actuellement, ce sont ces valeurs qui nous feront éviter le naufrage collectif qui nous guette tous, du Nord au Sud, des pays riches aux pays sous-développés.
Mesdames et Messieurs,notre monde ne peut pas se permettre de vivre une aventure ambigüe, une aventure aléatoire où certains s’appauvrissent et d’autres s’enrichissent. Comme si les riches pouvaient s’enrichir librement et les pauvres pouvaient s’appauvrir librement ! Car depuis que nous savons que notre monde est devenu un village planétaire nous sommes aussi conscients que nous ne pouvons pas continuer avec des idéologies égoïstes qui organisent la compétition entre les peuples et les nations.
Nous devons ébranler nos certitudes en la matière et changer de paradigme de développement. Et sincèrement est-ce-que nous avons le choix ? Est-ce que nous devons reporter encore et toujours l’entrée dans cette nouvelle ère de développement que nos peuples espèrent depuis toujours?
Nous savons qu’il y a urgence et que nous n’avons pas le choix. Nous n’avons pas le choix car le modèle actuel de développement centré sur la croissance pour la croissance a montré ses limites. Nous n’avons pas le choix car le modèle actuel de croissance de nos économies, rendu possible souvent au détriment de la dégradation de l’environnement et des écosystèmes nous mène tout droit vers des catastrophes irréversibles.
Enfin nous n’avons pas le choix car notre modèle actuel de croissance crée les conditions d’exclusion et de marginalisation des peuples, les uns par rapport aux autres.
Devant de tels défis, Mesdames et Messieurs,la responsabilité de notre famille est d’être une force de propositions mais également une force d’action pour impulser la dynamique du changement de paradigme dont j’ai parlé tout à l’heure. Oui ! Grâce aux valeurs qui sont les nôtres, notre devoir est de donner l’exemple, de montrer que nous pouvons organiser une alternative crédible. Une alternative crédible qui érige l’Environnement en ressources renouvelables et pérennes pour nous et les générations futures.
Une alternative crédible qui fait de la croissance un instrument de partage entre nos peuples et entre nos nations.
A ce propos, le succès de la cop 21 à Paris l’année dernière et de la cop22 au Maroc cette année nous procure des motifs de satisfaction et d’optimisme. Faisons en sorte que cette prise de conscience planétaire se décline en responsabilité et en solidarité, pour le bien être de nos populations.
Je vous remercie de votre attention.