Le Président de la République, Son Excellence Ismail Omar Guelleh, a pris part ce dimanche, à Addis-Abeba, capitale éthiopienne, au second et dernier jour du 38ème sommet ordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine.
Dans le cadre de sa participation à cette assise, le Président Guelleh a apporté un soutien plein et entier au thème « Justice pour les Africains et les personnes d’ascendances africaines grâce aux réparations », adjoint cette année aux travaux du 38ème sommet de l’UA.
Il a de ce fait souscrit à l’éthique préalable de cette réunion dévolue à la réalisation d’une plus grande prise de conscience et de sensibilité sur les préjudices hautement dommageables infligés, dans le passé, aux peuples d’Afrique et autres populations d’ascendance africaine.
Il a apporté son adoubement ensuite au second objectif de ce sommet : la constitution progressive d’un front uni de réquisitoires et de plaidoiries permettant à terme à l’Afrique d’accéder, sur le principe de torts de grande envergure subis, à de réparations multiformes.
Dans une intervention faite à la tribune de cet évènement, le Président Guelleh a d’emblée rejeté l’idée de réduire les préjudices portées à l’Afrique dans le passé, sur le fondement du racisme, à un simple fait d’histoire, une parenthèse révolue.
« Les atrocités et les humiliations subies ont laissé une blessure profonde et générationnelle dans nos communautés et notre histoire », a d’emblée fait valoir le Chef de l’Etat qui, a ensuite rappelé combien le lancement de procédures de dédommagement pour l’Afrique relève d’une initiative qui est loin d’être nouvelle et qui a toujours revêtu les relents d’une obligation morale et impérieuse pour les Peuples et les Pays de notre Continent.
« Cette problématique n’est pas nouvelle. C’est un travail qui a été amorcé depuis longtemps par l’OUA, en 1963 », a, à ce propos, déclaré en substance le Président de la République.
« La vérité historique oblige et ce qui s’est passé doit être reconnu pour le crime contre l’humanité qu’il est », a poursuivi Son Excellence Ismail Omar Guelleh donnant davantage ainsi la pleine mesure de la légitimité suspendue à l’amorce d’un cycle nouveau de visibilité aux préjudices portés à l’Afrique « à travers la traite négrière, l’esclavage, le colonialisme et le néocolonialisme ».
Outre ce 1er volet, le Président Guelleh a salué la vocation de la thématique adjointe au 38ème sommet de l’UA à engager un débat de fond, à l’échelle internationale, sur le lien entre la gouvernance mondiale actuelle et les disparités de traitement au rabais consentis à l’Afrique.
« Nous sommes tous conscients que les conditions actuelles de la Gouvernance économique mondiale sont dépassées et inadaptées à notre réalité. Malgré notre plaidoyer devant les différentes instances internationales, les paramètres ne changent pas beaucoup et continuent à nous maintenir dans la pauvreté et le sous-développement», s’est, à ce propos, révulsé le Président djiboutien.
« Les systèmes qui ont été bâtis sur les fondements des anciens ordres mondiaux, persistent et continuent de perpétuer des inégalités, exacerbant les défis mêmes que nous cherchons à surmonter », a dans son élan déploré aussi le Chef de l’Etat qui, a dénoncé « le double standard lors de nos négociations dans les instances internationales et le résultat de nos difficultés à accéder au développement durable ».
« Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser perpétuer l’héritage colonial dans lequel certaines nations contrôlent le sort des autres, tout en ignorant leurs aspirations légitimes au développement, à la justice et à l’égalité », a, par voie de conséquence, plaidé le Président Ismail Omar Guelleh.
Le Chef de l’Etat clos son intervention en réitérant son appel à la concession, au profit des Pays d’Afrique, des « réparations…multigénérationnelles, fondées sur le développement » et qui soient de nature à « reconnaitre les conséquences dévastatrices des siècles d’exploitations et de veiller à ce que le legs de l’esclavage soit discutés avec honnêteté et intégrité ».
Rappelons qu’hier, 1er jour sur deux de la 38ème Conférence générale des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UA, le Président Guelleh s’était livré à Addis-Abeba à un agenda fourni d’activités.
Dans cette journée marathon, le Président Guelleh avait d‘abord pris part à la cérémonie d’ouverture du 38ème sommet de l’UA.
Il s’était ensuite acquitté d’un intense travail de lobbying auprès de ses pairs Chefs d’Etat et de Gouvernement d’Afrique auxquels, il a exprimé plus tard, en fin d’après-midi, ses remerciements officiels pour la confiance placée en M Mahamoud Ali Youssouf qu’ils ont élu au poste de Président de la Commission de l’Union africaine.
Le retour du Président de la République, Son Excellence Ismail Omar Guelleh, à Djibouti est prévu demain, lundi.