Louange à Dieu que la paix et la bénédiction soient sur le Prophète, sa Famille et ses Compagnons,
Excellences, Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etats et de Gouvernements,
Excellences, Mesdames et Messieurs les chefs des délégations,
Mesdames et Messieurs les Représentants des institutions,
Mesdames et Messieurs les représentants du Corps diplomatique, des organisations régionales et internationales,
Mes chers compatriotes,
En cette journée si particulière à la fois pour moi et pour mon pays, je voudrais souhaiter la chaleureuse bienvenue aux Chefs d’Etats et de Gouvernements qui nous font l’honneur et l’amitié d’être présents parmi nous.
Je voudrais saluer également les chefs de délégations des pays frères et amis, les personnalités amis de Djibouti, venus nombreux.
En mon nom propre et celui du peuple Djiboutien, je leur adresse à chacun, ma profonde gratitude pour cette marque d’estime et de considération qui traduit les liens fraternels indéfectibles entre nos peuples.
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
Mes chers compatriotes,
Dans la continuité de nos institutions, je viens de prêter serment, devant vous, à Allah, le Tout-Puissant pour prendre en charge la destinée de la Nation Djiboutienne.
Cet exercice, je l’accompli, non pas, avec l’aisance de l’expérience mais avec l’humilité qui sied à cette haute charge que m’a confiée ce peuple digne qui m’honore, une nouvelle fois, de sa confiance.
C’est, donc, conscient des responsabilités que j’endosse et dépositaire de l’espoir de cette Nation, que je chéris tant, que je m’engage à la conduire au mieux et avec honneur durant les cinq années à venir.
Ce mandat, je l’aborde, donc, avec l’esprit du service et cette idée du devoir que j’ai, à cœur, envers chacun des Djiboutiens.
Mesdames et Messieurs,
En s’exprimant aussi massivement le 8 avril, le peuple de Djibouti a montré son aspiration à continuer à aller de l’avant dans le respect de ses valeurs et de ses traditions d’unité, de solidarité, de paix, qui sont les piliers de notre République.
Cette République dont nous sommes, aujourd’hui, les héritiers, a été, avant tout, le fruit de la volonté populaire portée par des hommes et des femmes de courage qui ont cru à notre devenir commun et qui ont accompli ce dessein au péril même de leurs vies.
Les sacrifices des générations passées et le dur labeur des générations présentes continueront d’entretenir le flambeau de notre patriotisme pour que la République perdure et reste cette demeure commune qui abrite nos espérances.
Mesdames et Messieurs,
Notre conviction absolue c’est qu’un peuple ne s’élève que par son caractère et non grâce à la hauteur de ses monuments.
Il y arrive si chacun, à son niveau, devient acteur de sa citoyenneté, créateur d’idées, générateur de solidarité et porteur du message universel de paix et d’espoir.
C’est ainsi que se bâtit une citoyenneté moderne, forte et exemplaire. Et c’est ce chemin que nous allons emprunter, ensemble, en hommes libres, sûrs de notre capacité à réformer autant que de besoin.
C’est donc la raison pour laquelle notre citoyenneté doit être le levain d’une administration moralisée, rigoureuse et éthique, parce que l’administration est l’émanation de la République ;
Notre citoyenneté doit inspirer à notre système éducatif, ingéniosité et audace afin qu’il continue de former les leaders de demain, parce que l’Education est l’âme de la République .
Notre citoyenneté doit rendre notre action sociale suffisamment proactive, suffisamment attentive aux besoins des plus fragiles pour jeter les ponts de solidarités entre les hommes et entre les territoires, parce que c’est, là, la vocation d’une République, c’est là son premier devoir!
Enfin, la promesse de cette citoyenneté doit également s’accomplir en faisant prospérer notre économie afin qu’elle donne à nos jeunes et à nos familles les emplois et les opportunités nécessaires à leur épanouissement.
Pour cela, nous mettrons toutes nos énergies, toutes nos convictions dans la réalisation des projets structurants, certes coûteux, mais Ô combien nécessaires à notre croissance d’aujourd’hui et de demain.
Il s’agit, bien entendu, de ces routes, ces ports, ces chemins de fer, qui sont autant de voies qui nous mèneront non seulement vers la prospérité, chez nous, mais permettront, aussi et surtout, à notre continent de tisser les liens nécessaires pour échanger, commercer et ainsi engranger les opportunités pour une croissance Africaine inclusive et pérenne.
Il nous appartient à nous Djiboutiens, à nous Africains, de rapprocher nos peuples, d’unir nos forces, d’intégrer nos économies, de les lier de telle sorte que les conflits et les rivalités deviennent obsolètes!
Parce que nous aurons en ligne de mire la renaissance de notre continent, nous allons faire fi des distractions, des dogmes éculés et des complexes d’antan pour ne pas rater notre rendez-vous avec l’Histoire.
Car oui! Nous sommes bel et bien à un tournant décisif dans l’Histoire de notre continent et devons décider si, oui ou non, nous prendrons, à bras le corps notre destinée et devenir le continent de l’avenir?
Si oui ou non, nous allons contribuer au progrès de nos voisins et ainsi assurer notre propre prospérité?
Allons-nous, ainsi, rester enfermés dans des considérations dépassés et des principes surannés qui nous feraient vivre dans la crainte du voisin?
Quel serait, alors, le sens du sacrifice de nos aînés si l’Afrique perd de sa générosité et de son esprit d’entraide?
Quel est le sens de cette indépendance si chèrement acquise si nous demeurons indigents de nos propres richesses ?
Mesdames et Messieurs,
Nombreux sont ceux qui mettent en doute notre capacité à mener de front nos projets d’avenir.
À ceux-la, nous leur répondons que nos ambitions n’ont d’égales que notre volonté de nous affranchir de tout ce qui pourrait brider nos énergies et nos talents et que plus que jamais, nous avons foi en l’avenir.
Car, nous croyons à l’appétence de notre jeunesse, de nos hommes et de nos femmes à relever les défis du monde moderne.
Nous croyons en notre capacité à bâtir des Hommes forts et des Etats solides garants de la souveraineté, de la sécurité et de la prospérité de nos peuples.
Face à un monde de plus en plus menaçant et devant la tentation de l’extrémisme qui met en péril notre vivre-ensemble, nous croyons à la tolérance, à la modération, à la générosité, à l’ouverture aux autres, à toutes ces valeurs communes aux deux mondes auxquels Djibouti appartient.
Car Djibouti est africaine mais elle est aussi arabe et nous croyons à ce qui existe de meilleurs dans ces deux mondes et nous aspirons à en être l’émanation et la digne représentation.
À l’heure où le monde musulman et les nations arabes sont confrontés à des divisions sans précédent, nous souhaitons communier et exprimer, plus que jamais, notre attachement à l’unité de la Oumma et à la fraternité et à la solidarité entre ses membres.
Nous déplorons d’assister à la chute de ces villes, de ces civilisations millénaires, berceaux de l’islam; de les voir emprunter le chemin funeste de l’auto-destruction et du déshonneur.
En cédant au sentiment d’impuissance et au cynisme, notre Oumma semble s’accommoder de ces conflits et de ces injustices. Pire, elle renonce.
En n’agissant pas pour son unité, c’est son identité, son essence même qu’elle remet en question. C’est la raison pour laquelle il est vital que nous sachions raison garder, que nous aidions nos frères à retrouver le chemin du dialogue et de la cohésion.
Nous croyons que des citoyens forts de leurs valeurs, de leur histoire agiront comme autant de remparts à l’intolérance, au fanatisme et au repli identitaire.
Parce que notre plus grande réussite aura été celle d’avoir ancré notre idée de la République, notre fervent attachement à la patrie et de l’amour du prochain dans la conscience collective de nos peuples.
Puisse Allah, le Tout-puissant nous accorder par sa miséricorde le Salut, et raffermir dans nos cœurs notre attachement à la paix et a la patrie.
Vive le République,
Vive nos Peuples,
Je vous remercie.