Mes Chers Compatriotes,
Je suis très heureux de me retrouver parmi vous pour célébrer la journée africaine de la jeunesse lancée il y a une décennie par l’union africaine pour faire de la jeunesse du continent un pilier du développement. Cette journée, quoique symbolique, est une ouverture sur notre avenir puisque par son intermédiaire l’union africaine nous invite à nous projeter et à tracer une trajectoire pour le développement socio économique de notre continent.
Vous, les jeunes, constituez l‘espoir des jours heureux, l’espoir des hommes accomplis, mais également l’espoir d’un pays qui prend à bras le corps les rennes de sa destinée.
Votre engagement, votre volonté et votre détermination à vouloir être impliqué dans le développement de votre pays en est un exemple flagrant.
Vos préoccupations et vos attentes sont fondées et légitimes. Vous ne voulez plus qu’on vous étiquette comme un problème pour le pays. Au contraire, vous voulez qu’on vous reconnaisse comme une solution pour relever les défis de notre avenir commun. Vous n’avez pas tort, Chers Compatriotes. Et aucun dirigeant politique, aucun responsable digne de ce nom ne saurait faire l’impasse sur votre disponibilité sans se discréditer, je dirais même sans se condamner et condamner le pays tout entier.
Vos formidables atouts, jeunes Djiboutiennes et jeunes Djiboutiens, c’est votre fougue, votre énergie. C’est aussi votre sens de créativité et d’innovation. Votre capacité de compréhension et d’anticipation. Et là aussi, nul ne saurait faire l’impasse sur ces atouts, sur vos atouts sans condamner le pays tout entier à la stagnation et même à la régression. Car aujourd’hui plus qu’ hier, la jeunesse est la matrice de toute société qui veut aller de l’avant. Et à fortiori de notre société où vous êtes, non seulement, une force démographique mais aussi une promesse de changement contre toutes les pesanteurs et tous les conservatismes. La responsabilité de tout homme politique, mais surtout ma responsabilité, en tant que Président de la République, est justement de faire en sorte que cette promesse que vous incarnez se réalise, ici et maintenant, dans le cadre, évidemment, de l’intérêt général de toute la Nation Djiboutienne. Telle a, toujours été ma préoccupation première.
Tout commence, Chers compatriotes, et j’en ai la conviction, par votre épanouissement, par le respect et l’accomplissements de vos droits. C’est le préalable non négociable pour toute politique publique qui vise le développement durable d’une nation. Et c’est à l’aune de cette exigence primordiale qu’il faut apprécier et évaluer les nombreux investissements auxquels l’Etat a consentis depuis plus d’une décennie. Dans la santé, dans l’éducation, mais aussi dans les loisirs et la culture. Les résultats sont incontestables, vous êtes aujourd’hui plus formés qu’hier. Vous êtes, aujourd’hui, plus avertis et plus aguerris qu’hier.
Mais en disant cela, rassurez-vous, jeunes Djiboutiennes et jeunes Djiboutiens, ce n’est pas un bilan que je fais. C’est seulement un constat que je pose. Le constat d’une politique qui a produit ses effets. Mais aussi le constat d’une ambition qui se réalise dans le temps et dans la durée.
Mes chers compatriotes, le combat de la jeunesse est un combat de longue haleine. Vous êtes, et vous le savez mieux que moi, sur un parcours semé d’embuches et d’obstacles de toutes sortes.
A l’instar de beaucoup des jeunes du continent, vous êtes confrontés à la terrible réalité du chômage. Pour beaucoup d’entre vous, c’est une frustration. Je pense surtout à ceux d’entre vous qui ont des diplômes et qui souffrent de l’inadéquation entre l’offre et le besoin du marché du travail. Mais je pense, aussi, à ceux qui n’ont pas eu cette chance d’une formation et pour lesquels c’est encore plus difficile.
A vous tous, je lance un message d’espérance et d’optimisme. Je vous invite à refuser la résignation et la fatalité. Car souvenez-vous d’où nous venons. D’une situation de récession économique dont les jeunes étaient les premières victimes. A l’époque, certains de nos compatriotes ont quitté le pays, laissant derrière eux leurs familles et leurs proches.
Mais aujourd’hui, grâce à Dieu, nous avons pu inverser la tendance. Notre pays enregistre une croissance économique à hauteur de 6%. Beaucoup de nos compatriotes de la Diaspora n’hésitent pas à faire le chemin inverse et à participer au développement de notre pays.
Mes chers compatriotes, ce constat aussi je le partage avec vous pour que nous soyons tous conscients que notre pays est entré dans une nouvelle dynamique. Mais cette dynamique, il convient de l’orienter, de la canaliser. C'est à ce prix que nous sortirons d’une croissance anémique, en termes de créations d’emplois, et que nous accèderons à une croissance généreuse en terme d’embauches, surtout pour vous les jeunes.
Naturellement, il nous revient d’anticiper sur cette nouvelle ère qui s’annonce.
C’est pourquoi, nous avons déjà commencé à mettre en place les reformes institutionnelles et techniques nécessaires pour que notre marché de l’emploi s’adapte aux mutations en cours et pris une série d’initiatives en vue d’un développement équilibré sur l’ensemble du territoire qui puisse avoir un impact sur l’emploi des jeunes.
Mais, c’est aussi ma conviction que votre adhésion est indispensable pour que cette nouvelle politique puisse avoir des effets bénéfiques. Car c’est en étant acteur de votre propre avenir que vous contribuerez à l’édification de notre avenir commun.
Jeunes Djiboutiennes, jeunes Djiboutiens,
En ce temps de mondialisation et de globalisation où des forces d’acculturation et d’uniformisation sont à l’œuvre pour déstructurer et dissoudre l’identité nationale, vous avez la lourde responsabilité de défendre, de consolider et de préserver notre identité nationale. Cette identité pour laquelle nos ainés et nos ancêtres ont tant donné.
Aimez votre Pays. Soyez solidaires.
Ensemble, tout est possible.
Vive la jeunesse, Vive la République de Djibouti.