Mesdames et Messieurs,
Mes chèr(e)s compatriotes,
Je suis heureux de célébrer avec vous cette importante journée dédiée aux femmes.
De l’urgence qui a conduit, en 1977, les Nations Unies à instaurer officiellement cette Journée Internationale pour les droits des Femmes, à la revendication pour la citoyenneté politique, civique et économique, en passant par le droit à la dignité, à l’émancipation et à l’égalité hommes-femmes promues à travers les objectifs du millénaire, on mesure, malgré les avancées et les victoires, que la liste des réclamations est longue et que beaucoup reste à faire.
Cette année encore, le thème international, « l’heure est venue : les activistes rurales et urbaines transforment la vie des femmes » renvoie à cette détermination affirmée à instaurer le changement. Il en appelle, plus que jamais, à la mobilisation et au militantisme de tous pour transformer partout la vie des femmes.
Je sais qu’ils sont nombreux celles et ceux qui pensent que la réflexion et l’action peuvent permettre aux Femmes de trouver leur intérêt et le chemin de leur idéal. Nombreux sont également celles et ceux qui demeurent persuadés qu’un avenir plus équitable est possible.
Certes, il reste beaucoup à faire mais nous devons rester engagés dans cette ambition commune de réaliser les droits des femmes dans tous les domaines car les droits de la femme, plus que tous autres, constituent un projet de société.
Aussi, la cause des femmes n’est pas seulement le combat des femmes, c’est celui de toute Nation qui aspire à un développement durable et équitable. A cet égard, aucun pays ne saurait intégrer le cercle des pays émergents en laissant en marge la frange la plus importante de sa population.
C’est pourquoi à l’aube de cette nouvelle ère marquée par l’augmentation du nombre des femmes au sein de la représentation nationale, mon gouvernement réaffirme son engagement ferme et sa détermination inébranlable à continuer et amplifier les initiatives en leur coté.
Déjà, à notre rythme, dans un contexte social et culturel qui nous est propre, nous n’épargnons aucun effort pour mettre en place une société juste et équitable dans laquelle les inégalités entre les sexes s’estompent peu à peu.
Il n’est un secret pour personne que l’autonomisation des femmes dans les domaines politique, économique et social leur permet de réaliser leur potentiel et par conséquent constitue la meilleure garantie pour réduire la pauvreté, assurer la croissance économique et améliorer la santé et le bien-être général de nos populations.
La création d’un ministère dédié à la cause féminine est un instrument efficace que nous nous sommes donnés mais ce n’est en aucun cas une panacée.
Les femmes de notre pays savent que leurs voix seront portées dans l’hémicycle par leurs sœurs qui auront la responsabilité de leur ouvrir des autoroutes d’espoir. Elles devront être proactives et répondre aux nombreuses attentes des femmes citadines aux prises avec des questionnements de leur temps comme par exemple comment concilier vie familiale et professionnelle mais aussi penser aux femmes du monde rural aux prises avec un quotidien ingrat.
Désormais, ce qui a été conquis et qui reste à conquérir par la loi devra l’être par les mœurs.
Il y a un proverbe africain qui dit ceci : « Qui a planté un arbre n’a pas vécu inutilement. »
Je vais conclure mon propos et paraphraser en disant « qui aura contribué à rendre sa dignité à une femme dont les droits auraient été bafoués n’aura pas vécu inutilement ».
J’invite, donc, celles et ceux épris de justice et de progrès à faire partie des forces du changement qui ne sont autres que ces individualités, ces associations dans nos quartiers, dans nos villages qui œuvrent inlassablement et parfois avec peu de moyens, à faire bouger les lignes et améliorer substantiellement les conditions de vie des femmes et des jeunes filles de notre pays.
Je voudrais rendre un hommage appuyé à l’Union Nationale des Femmes Djiboutiennes, fer de lance du mouvement féministe, saluer leur engagement et les encourager à le poursuivre, à l’amplifier car sans cette institution la cause féminine n’aurait pu connaitre une évolution aussi heureuse dans notre pays.
Aussi je trouve curieux qu’une institution, l’une des plus ancienne de ce pays, qui a fait autant ses preuves relève toujours du statut associatif alors que son spectre d’actions couvre largement celui des ONG.
Je laisse ce débat ouvert.
Bonne fête.
Je vous remercie.