Mesdames et Messieurs,
Distingués invités
Je suis très heureux d’être ce matin parmi vous pour procéder au lancement des cette conférence dont les thématiques sur l’Enseignement Supérieur et la Recherche présentent pour moi un intérêt particulier et toujours grandissant vu les avancées impressionnantes qu’offrent les sciences et la technologie comme moteur du développement dans un monde globalisé et en perpétuelle compétition.
Je voudrai féliciter pour cette initiative le Ministre de l’Enseignement Supérieur et la Directrice Régionale de l’UNESCO, Mme Ann Therèse NdongJetta pour l’organisation de cette conférence qui constitue une première dans le genre et qui, je suis convaincu, vous permettra d’identifier les voies et moyens pour construire un enseignement supérieur de qualité à la fois porteur d’une éducation basée sur la paix et la tolérance et à même de répondre aux exigences d’un marché de l’emploi en perpétuel mouvement. Que la réflexion porte sur les défis à venir en Afrique de l’Est et dans l’Océan Indien me réjouit d’autant plus au vue de l’inter-dépendance sociale, culturelle, environnementale et économique que nous partageons.
Mesdames et Messieurs,
Nous vivons un véritable tournant de notre histoire où plusieurs indicateurs comme le taux de croissance, le dynamisme régional, notre jeunesse africaine en plein essor et de plus en plus diplômée nous autorisent à être optimiste pour notre avenir. Tout cela nous rassure sur nos capacités à affronter le monde avec beaucoup de réalisme et à toujours aller de l’avant.
Mais pour atteindre nos objectifs, il faudra travailler sur l’acquisition de plus de savoir et de connaissance avec pour vecteur du progrès la recherche et un enseignement de qualité en phase avec son époque, avec les exigences de modernisation de notre économie mais aussi avec les défis de notre époque.
Pour cela nos universités comme nos centres de recherche doivent aller vers une rationalisation socio-économique de leur rôle avec plus d’ouverture vers le monde extérieur et des réformes en profondeur pour répondre aux besoins des populations et des entreprises tout en étant innovantes pour être compétitives.
Mesdames et messieurs,
Chercheurs professeurs et étudiants, ne doivent pas oublier que nous vivons des bouleversements sans précédent depuis la révolution industrielle, celle de la révolution numérique qui bouleverse toutes nos capacités de connaissance et où l’intelligence artificielle vont réinventer la société, l’économie et la sciences telles que nous les connaissons aujourd’hui.
C’est pourquoi, je continue à croire qu’il est important pour nous de ne pas rater cette nouvelle révolution et d’en être acteur en investissant dans le développement incontournable des Sciences, de la Technologie, de l’Ingénierie et des Mathématiques connues sous l’acronyme des STIM, disciplines centrales aux sociétés technologiquement avancées et considérées comme véritable indice de capacité d’un pays à soutenir son existence et sa croissance. En Afrique, nous restons malheureusement dans ces secteurs encore en deçà de ce qui est requis et devons nous donner les moyens d’y remédier.
Pour cela, nous devons ensemble renforcer la stratégie continentale Africaine pour l’Education dans l’Agenda 2063 qui répond aux préoccupations de la position commune africaine pour rendre efficace les secteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche avec pour mission première de faire réussir notre jeunesse, de mieux la préparer à tous les enjeux à venir; à éclairer les politiques dans ses choix à transformer la société et répondre aux besoins de populations et aux problèmes environnementaux. Il faudra à titre d’exemple être capable de saisir les opportunités que nous offrent les changements climatiques pour être plus innovants en matière d’économie verte et d’économie bleu encore très peu exploitées par nos pays.
Pour cela, nos universités doivent être productives se reformer en profondeur pour dépasser les schémas classiques de transmission du savoir et créer un citoyen capable d’utiliser les connaissances acquises à l’école ou à l’université plutôt que de les emmagasiner sans capacité de les transformer en savoir utile créateur de valeur. C’est à ces conditions que l’individu sera capable de produire des biens et des services, de participer à l’économie et aux efforts de développement durable et à la prospérité du pays.
Pour cela l’Université doit travailler avec le secteur privé, les entreprises, et nouer des relations avec d’autres universités, en utilisant davantage les nouveau moyens technologiques notamment des cours en lignes, engager des enseignants capables d’épouser cette nouvelle vision quitte à aller les chercher à l’international quand les compétences n’existent pas dans nos pays car la science se mondialise et ne connait pas les frontières. C’est ce que disait d’ailleurs et à juste titre Pasteur : « la Science n’a pas de Patrie parce que le savoir est le patrimoine de l Humanité, le flambeau qui éclaire le monde ».
Pour réussir ce pari, les universités et les centres de recherche devront travailler sur la base d’un contrat de performance, d’une assurance qualité, d’une promotion fondée sur l’évaluation des résultats. Nous donnerons les moyens nécessaires pour rendre possible ces nouvelles orientations.
Mesdames et Messieurs,
Le temps nous est compté pour prendre les décisions qui s’imposent pour faire de nos universités et centres de recherche les chevilles ouvrières de notre développement. Je vous invite, dès aujourd’hui, à l’action pour réussir ce pari pour l’avenir et faire de l’Afrique un continent prospère, un continent porteur d’espoir, un continent qui gagne !
Sur ce, je déclare la conférence « Enseignement supérieur et recherche : qualité et enjeux futurs » ouverte.
Je vous remercie.