« Nous avons des apprentis opposants chez nous. Ils n’obéissent pas au profil ordinaire d’une véritable opposition. Celle d’un mouvement citoyen et constructif qui critique une action gouvernementale et qui se pose en alternative crédible» a dit le Président de la République, déplorant le fait que « tout se résume aux yeux de ces derniers à, peu importe les moyens, accéder au pouvoir ».
« Nous ne pouvons laisser faire cette opposition qui décrète la fin de l’ordre et de la stabilité» a poursuivi le Président de la République, assurant que «l’Etat a tout mis en œuvre pour permettre à nos compatriotes une quiétude pérenne ».
« Mon devoir premier est de garantir la sécurité à mon peuple et la stabilité à mon pays » a déclaré Son Excellence Ismail Omar Guelleh, prévenant « qu’il s’en faut de plus que de crier au scandale ou d’user de réseaux sociaux pour le distraire de ses obligations ».
Au cours de cette interview accordée à la section somali de la BBC, le Président de la République a décrit « le principe de concessions de bases militaires à des Puissances étrangères à Djibouti non comme le procédé choisi pour faire gagner des devises au pays mais plutôt, comme le canal répertorié pour lui conférer une certaine visibilité sur le plan international »
« Les revenus générés par la location de ces bases ne représentent même pas 10% du budget national » a indiqué le Président Guelleh, alertant sur « l’exonération de taxes que notre pays se résout volontiers vis-à-vis de nombreuses importations destinées aux Puissances militaires étrangères installées à Djibouti».
« C’est le souci de donner une place à notre société dans la délibération des principales problématiques, telles que la piraterie maritime et le terrorisme, à l’ordre du jour de ce monde qui nous a poussé à accueillir ces Puissances et non l’appât du gain » a clarifié le Président Guelleh.
Humble et modeste, il n’a pas esquivé une question délicate de son interviewer demandant s’il reconnaissait d’erreurs faites au cours de son action à la tête du pays depuis 1999.
« Je déplore surtout la cécité que j’eus parfois à placer une confiance excessive sur des gens qui, ont causé par la suite des torts fort préjudiciables aux intérêts du pays » a avoué le Chef de l’Etat.
La Somalie et l’incapacité à mettre jusqu’à lors les Shebabs hors d’état de nuire a constitué un autre volet de cet entretien.
Sur ce sujet, le Président Guelleh a expliqué la non éviction rapide des Shebabs par la difficulté liée à l’éradication de tout mouvement extrémiste.
« Si la Communauté internationale ne parvient toujours pas, malgré les moyens colossaux engagés, à venir complètement à bout des Talibans en Afghanistan, c’est qu’à plus forte raison la tâche est encore plus difficile en Somalie pour réduire à néant les Shebabs » a fait observer le Président de la République.