Mesdames et messieurs
Chers membres de la communauté éducative
Il y a de cela vingt ans, se sont tenus les Etats Généraux de l’Education Nationale.
Eu égard à notre volonté de remporter le défi de la modernité et du développement, nous avions alors, à l’unanimité exprimé, responsables comme professionnels de l’éducation et société civile, un souhait de rupture avec un système largement dépassé qui ne correspondait ni à nos aspirations ni ne reflétait notre identité djiboutienne.
Ensemble, nous avions dressé un socle nouveau à notre système éducatif avec des fondements respectant nos valeurs sociétales. Ensemble, nous avons voulu dessiner les contours d’une école plus citoyenne, inclusive, moderne, capable de contribuer à l’épanouissement de nos enfants et par ricochet au développement du pays.
Par un effort d'intellect, nous avons véritablement poussé à la Renaissance de notre système éducatif. Aucun membre de la grande communauté éducative n'a jamais été en reste pour soutenir le pacte éducatif national.
C’est désormais une tradition de renouveler ce dernier, à l’occasion des journées comme celle qui nous rassemble aujourd’hui et qui rend hommage aux véritables architectes de notre chère Ecole : aux enseignants qui sont en première ligne et qui continuent à la réinventer, à la ré-enchanter aux yeux de milliers de petits écoliers.
Mesdames et messieurs,
Assurer la réussite de tous nos élèves est le souhait de nous tous, de chacune de nos familles.
Que l’Ecole demeure le creuset de nos valeurs d'unité, d’égalité, de paix où s'abreuvent tous les enfants de ce pays est, quant à lui, le souhait de la République.
L’enseignant a, pour sa part, cette tâche merveilleuse et fondamentale d’en réaliser la synthèse : celle de bâtir des générations de bons et honnêtes citoyens.
Il est celui que Camus appella le 1er Homme. Premier pour éveiller l'esprit encore jeune, Premier a le préparer au syllabus de la vie. Premier a confectionner une orientation, un avenir.
Mesdames et messieurs,
Pour la mission qu’il rend à la société, plus que notre reconnaissance, honorer l’enseignant s’assimile, à certains égards, à un devoir religieux.
Combien de fois a-t'on pu lire ou entendre que, « l’enseignement, c'est plus qu’un métier, c’est une vocation » ?
C’est une responsabilité pour l’enseignant que de maintenir vivant ce sentiment d’appartenir corps et âme à un métier aussi noble. Et une tâche encore plus grande pour la société de l’aider à garder intact ce vœu en l’affranchissant de toutes contingences.
Notre société, si elle n'a jusqu’à présent pas réussi à matérialiser cette promesse, elle n'en est pas moins consciente de ce qu’elle doit au Maître.
Dans le passé, les mesures entreprises par l’Etat en faveur de l’enseignant, de son avancement et de ses conditions de travail ont consisté le plus souvent à couvrir des demandes spécifiques.
Aujourd’hui, par la mise en place d’une Politique Nationale axée sur l'Enseignant et visant à en englober tous les contours, j’exprime ici ma détermination à introduire une nouvelle réforme capable d’appréhender avec justesse la complexité du métier d’enseignant afin de mieux répondre aux besoins multidimensionnels exprimés par les enseignants.
C’est-à-dire, la question du salaire de son recrutement à son départ à la retraite en passant par le facteur de la pénibilité au travail et de sa prise en compte, l’environnement de travail, la construction de carrière, la formation continue, la déontologie ainsi que l’éthique professionnelle.
La volonté qui est la mienne, et celle de mon Gouvernement, d’être à vos côtés, chers enseignants et responsables du ministère, pour développer tous ces axes importants qui vont façonner le métier d’enseignant afin de l'adapter aux enjeux du présent et de l'avenir font écho à vos préoccupations concernant le devenir de votre profession.
Ensemble donc, nous construirons les solutions nécessaires pour refonder le pacte éducatif et renouveler notre engagement sacré autour de notre École.
Je vous le redis :
Notre pays pour se construire a besoin de vous !
En instruisant nos enfants, c’est à vous qu'il est donné l’ultime privilège de bâtir notre avenir.
Je vous remercie.